L’environnement matériel - Montessori pour les 0-3 ans

14 janv. 2019 COLLECTION POUR LES NULS

Maria Montessori a la conviction profonde que chaque enfant qui naît est un nouvel espoir pour réussir à faire régner une paix durable dans le monde. Les enfants sont porteurs de tous les possibles. Si l’amour demeure la composante essentielle d’une enfance heureuse, l’adulte doit être conscient des phases de développement du tout-petit pour créer autour de lui un environnement propice à son bien-être, en étant vigilant mais pas étouffant. Toutes les propositions formulées par Maria Montessori sont faciles à mettre en place à la maison.

De la beauté

Un aspect fondamental de l’environnement Montessori est l’esthétique. L’enfant se construit en absorbant tout ce qui l’entoure, il doit donc être dans une belle ambiance, accueillante et chaleureuse.

  • Pour maintenir l’ordre dans la pièce, et rassurer le tout-petit, il vaut mieux proposer une décoration épurée, non surchargée et faible en couleurs. Il faut qu’il y ait suffisamment peu d’objets pour qu’il puisse mémoriser la place de chaque chose, de sorte qu’il ait à sa disposition une cartographie précise de son environnement.
  • L’adulte doit veiller à enlever tout ce qui n’est pas directement utilisé par l’enfant. Plus l’espace de vie est simple, plus il sera facile de modifier l’environnement de l’enfant en fonction de son évolution.
  • Dans la mesure où le tout-petit passe son temps allongé, il faudra prévoir des aménagements qui vont lui plaire et le stimuler et qui ne requièrent pas le mouvement. Les cadres seront donc peu nombreux, et dans la mesure du possible, placés quasiment au sol, de sorte que le tout-petit même non marcheur pourra facilement les admirer. Ils représentent des éléments du réel qui aideront le petit à comprendre le monde dans lequel il vit.

Le nouveau-né sort d’un environnement très sombre où chaque son est très feutré, ainsi, l’adulte doit le protéger des sons trop forts et d’une lumière trop vive. Il ne doit pas le sur-stimuler visuellement, sinon le bébé préférera fermer les yeux. C’est aussi pour cette raison que les murs seront blancs ou pastel pour que l’enfant ne se sente pas submergé par trop de stimuli. Aussi, il est possible d’installer des jolis rideaux de couleurs pastel ou des petits bouquets de fleurs.

 

Faire tapis

L’enfant fait ses activités sur un tapis d’éveil, une sorte de grand tapis avec des textures différentes mais toutes agréables pour la peau, ce qui lui procure non seulement des sensations différentes, mais lui permet également d’être libre de ses mouvements. Lorsque l’enfant est non marcheur, il est posé sur un petit matelas de forme ovale appelé le topponcino. Ainsi, il en reconnaît non seulement la taie, mais y retrouve aussi ses odeurs. De ce fait, lorsque les adultes le portent, le déplacent d’un endroit à un autre ou se le passent de bras en bras, l’enfant garde ses points de repère ainsi que la chaleur que lui confère le petit matelas. Le bébé reste donc en position horizontale, ce qui est plus confortable pour lui dans les premiers moments de sa vie.

 

La galerie des glaces

 

Afin d’apprendre à se connaître, des miroirs sont à la disposition des bébés. Ces derniers ont un rôle très important. Un grand miroir rectangulaire est placé au mur contre le sol de sorte que le jeune enfant peut se voir dedans et en intégralité tant en position allongée que debout. Il apprend ainsi à se connaître, à se reconnaître, à comprendre ses gestes. Une bonne connaissance de soi est un élément fondamental de la pédagogie Montessori car il permet d’engendrer la paix intérieure, en sachant comment nous fonctionnons, nous pouvons appréhender nos réactions et nous tenir à distance de ce qui nous trouble. Tout le but de la méthode est bien de créer une génération d’adultes confiants, conscients du rôle qu’ils ont à jouer sur la planète pour la rendre la plus belle et la plus harmonieuse possible.

 

La hantise du lit à barreaux

Le tout-petit ne doit pas non plus être freiné dans son besoin fondamental d’exploration. C’est ainsi que le premier élément complètement banni par Maria Montessori est le lit à barreaux ! Non seulement l’enfant est considérablement restreint dans ses mouvements, mais il devient surtout dépendant. Or, pour permettre au bébé d’avoir confiance en lui, il faut bien l’aider à devenir, comme il le demande, le plus autonome possible. Aussi, dans une chambre montessorienne, le lit du bébé se compose simplement d’un matelas au sol. Ce dernier ne doit pas être trop grand, et comprendre des éléments rassurants comme des coussins ou des traversins par exemple afin de rendre l’endroit chaleureux.

L’adulte veille bien entendu au respect de toutes les règles fondamentales de sécurité.  On peut placer un tapis doux autour du lit de sorte que si le tout-petit en sort, il ne se fait pas mal, mais apprend tout de même à mémoriser la taille et la frontière du matelas sur lequel il est censé dormir. Le lit est placé dans un coin de la pièce de sorte que l’enfant ne peut en sortir que par deux côtés. De cette façon, l’enfant peut aller se coucher par lui-même lorsqu’il est fatigué, et n’est pas dépendant d’un adulte qui lui dicte sa conduite. Il prend confiance en lui-même et en sa propre capacité à se connaître. Lorsque le bébé est tout petit, c’est bien entendu l’adulte qui l’y place, mais le bébé n’en demeurera pas moins libre de ses mouvements. De même qu’au moment du réveil, l’enfant n’a pas besoin d’appeler ses parents ou les adultes qui s’occupent de lui. Il se réveille seul et peut prendre son temps, observer les cadres autour de lui, le reste de sa chambre, et lorsqu’il en a les capacités, il peut se déplacer, aller explorer et même s’atteler aux différentes activités qui lui plaisent et qui ont été mises à sa disposition. Il gagnera confiance en ses propres capacités à s’en sortir tout seul.

 

Un monde à sa hauteur

Dans une chambre montessorienne, les meubles sont tous à la taille du jeune enfant. Des étagères très basses avec seulement deux planches sont placées à côté de son tapis d’éveil, ou de son matelas-lit, de sorte que même lorsqu’il n’est pas encore marcheur, il peut aller chercher des activités comme des hochets, ou des balles par exemple dans des paniers à portée de ses mains. Tous les objets sont visibles, bien rangés par thématique, le tout étant ainsi très esthétique et donnant envie à l’enfant de manipuler les objets. Lorsqu’il saura se tenir assis, il pourra s’installer à une chaise à sa hauteur, avec une petite table. Les vêtements du tout-petit doivent non seulement être très confortables, mais aussi lui permettre de se déplacer librement, et enfin, le plus tôt possible faciles à ôter ou à mettre afin que l’enfant puisse se débrouiller par lui-même. L’enfant range lui-même ses habits.

Un espace est toujours dédié à la lecture. Les livres sont disposés sur une étagère, couverture apparente, et leur nombre est restreint car un choix trop important pour un jeune enfant pourrait étouffer son désir de découvrir les ouvrages. On propose à l’enfant des livres sur les saisons, la nature, l’art. Avant 3 ans, il est déconseillé de soumettre des livres imaginaires. L’enfant a besoin de comprendre le monde qui l’entoure. Il ne le maîtrise pas encore, c’est pourquoi il ne faut pas lui offrir un monde imaginaire qu’il ne comprendrait pas, et pourrait même prendre pour réalité.

Les livres

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