Quels sont les critères et les garanties de qualité pour choisir ses huiles essentielles ? (2)

05 juil. 2019 COLLECTION POUR LES NULS

Pour en savoir plus sur les critères de qualité des huiles essentielles, allez lire cet article.

Tout au long de la chaîne de fabrication des huiles essentielles – de la culture des plantes aromatiques au conditionnement de l’huile essentielle –, il y a des facteurs déterminant la qualité du produit fini. Le point de départ pour garantir un produit de qualité se trouve à sa source, c’est-à-dire la qualité des plantes aromatiques elles-mêmes. Le mode de la culture des plantes ainsi que le mode de leur récolte s’avèrent fondamentaux pour permettre d’obtenir des produits de qualité. Les plantes aromatiques proposées à la distillation doivent être saines, botaniquement et biochimiquement identifiées et uniformes. Elles peuvent venir de plusieurs types de cultures respectueuses de l’intégrité de la plante : soit de l’agriculture biologique, soit de l’agriculture écologique où aucun produit de synthèse (engrais, pesticides) n’est utilisé.

 

Le « bio » à tout prix ?

Pour avoir l’appellation « bio », il faut que la terre exploitée soit certifiée.

Dans certains pays hors communauté européenne, le processus pour faire agréer un terrain par le label ECOCERT ou AB s’avère très couteux et assez compliqué. Comme les critères pour avoir l’appellation « bio » diffèrent selon la réglementation en vigueur dans le pays, il n’est pas toujours simple de faire reconnaître le label d’un pays par un autre pays.

En plus, dans certains cas, des plantes qui poussent à l’état sauvage sont cueillies à la main et distillées sur place à l’aide d’un alambic portable. C’est le seul moyen d’obtenir des huiles essentielles de qualité dans des régions éloignées où l’infrastructure du pays ne permet pas d’acheminer assez rapidement les plantes coupées à un alambic de taille industrielle sans encourir une déperdition considérable en essences naturelles pendant le transport.

Les producteurs d’huiles essentielles de qualité thérapeutique analysent systématiquement chaque lot d’huile essentielle distillée pour être sûr de la qualité du produit. L’absence totale de molécules de synthèse (pesticides et engrais) est un prérequis absolu. Le « bio » n’est donc pas une nécessité pour garantir la qualité du produit.

Les produits « bio » ne sont pas forcément de qualité thérapeutique. Il arrive que les fabricants d’huiles essentielles à partir de plantes aromatiques biologiques ne fassent pas de distillation intégrale ou n’identifient pas la spécificité biochimique des plantes. Vous saurez donc que le produit ne contient pas de pesticides – ce qui est déjà rassurant –, mais vous n’en saurez pas davantage sur la composition biochimique du produit.

 

La CG-SM ou la méthode d’analyse scientifique de la composition biochimique des HE

Il existe une méthode scientifique pour analyser de manière sûre et rigoureuse la composition biochimique d’une huile essentielle dans les moindres détails. Cette analyse s’appelle la CG-SM pour ceux qui la connaissent, ou la chromatographie en phase gazeuse couplée à un spectromètre de masse, pour ceux qui la découvrent. Elle comporte deux étapes analytiques : celle de la chromatographie et celle de la spectrométrie, qui sont associées pour identifier chaque composé biochimique et en déterminer la concentration dans chaque lot d’huile essentielle ainsi analysé.

La CG-SM est indispensable pour vérifier objectivement la qualité du produit fini. Non seulement elle permet d’identifier le chémotype de l’huile essentielle, mais elle permet également de déceler toute fraude marquée par l’absence ou par l’ajout de molécules, et de détecter la présence de produits de synthèse.

Les producteurs d’huiles essentielles de qualité thérapeutique font systématiquement analyser chaque lot d’huile essentielle distillé. D’année en année, il y a des variations dans le taux des molécules biochimiques composant une huile essentielle provenant de la même espèce et du même biotope. Le chémotype ne change pas pour autant parce que la molécule particulière qui donne sa spécificité à la plante du terroir y sera toujours, mais le rapport quantitatif entre les différents composés biochimiques fluctue. Ces variations sont indispensables et inéluctables : elles prouvent que l’on est en phase avec le vivant. Le phénomène est comparable aux fluctuations qui caractérisent les différentes cuvées d’un vin.

 

Les garanties des labels HECT et HEBBD

Aujourd’hui, connaître le chémotype d’une huile essentielle est déterminant pour être sûr de l’emploi spécifique que l’on peut faire de certaines huiles essentielles. À l’époque du docteur Valnet, on avait moins facilement accès à des huiles essentielles venant du monde entier. Ainsi, le docteur Valnet était relativement sûr de la composition biochimique des plantes distillées dans le Sud de la France. Pour avoir travaillé avec ses huiles essentielles durant de longues années, il en maîtrisait parfaitement les emplois thérapeutiques. Il n’avait pas à se préoccuper de l’apparition de nouveaux composés dans les huiles essentielles dont il se servait parce que le biotope de ses références ne changeait pas. Aujourd’hui, en revanche, cette identification biochimique s’avère indispensable, parce que le public a accès à des produits venant de tous horizons. Qui dit origines différentes, dit produits actifs différents. Mais la nécessité de connaître le chémotype est avant tout guidée par l’intérêt de préserver le public d’un usage nocif d’un produit dont il ignorerait la toxicité réelle !

Cependant, toutes les plantes aromatiques ne développent pas forcément une particularité biochimique telle que l’on ait besoin de les considérer comme des produits différents les uns des autres. Ainsi, certains auteurs, notamment les défenseurs de l’approche anglaise, prétendent que l’intérêt de connaître le chémotype est exagéré parce qu’une huile essentielle de quelque type de romarin que ce soit aura toujours l’odeur vivifiante du romarin. Tout dépend effectivement du but escompté…

Quoi qu’il en soit, en affichant clairement le fait que ses huiles essentielles ont été analysées biochimiquement par la CG-SM (voir plus haut), un laboratoire s’engage sur la qualité de ses produits. En France, il existe deux « labels » de qualité thérapeutique pour les huiles essentielles : HECT et HEBBD.

 

Que signifient HECT et HEBBD ?

Les deux labels sont des abréviations qui veulent dire la même chose, différemment.

  • HECT = Huile Essentielle Chémo-Typée (de type biochimique déterminé)
  • HEBBD = Huile Essentielle Botaniquement et Biochimiquement Définie

 

À l’origine de ces labels, on retrouve les spécialistes qui travaillaient au sein de laboratoires produisant des huiles essentielles spécifiquement pour leur usage thérapeutique : il s’agit de Pierre Franchomme et de Dominique Baudoux pour le laboratoire Pranarôm, et de Philippe Mailhebiau, fondateur du laboratoire Phyto Sun’Arôms. Aujourd’hui, ces « labels » n’appartiennent plus à des laboratoires spécifiques, mais sont reconnus dans le milieu professionnel comme étant un engagement reflétant la rigueur scientifique du laboratoire qui l’appose sur ses produits. C’est LA garantie de la qualité thérapeutique d’une huile essentielle.

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