Finance solidaire : donner du sens à ses placements

11 déc. 2018 Collection Pour les Nuls

Au cours des vingt dernières années, la finance a (légèrement) changé de cap. Souvent dans le bon sens, en intégrant des paramètres sociétaux et solidaires, qui peinent toutefois  encore à être bien connus, tant du grand public que des conseillers financiers ! Et, malheureusement, dans le mauvais sens, avec de nombreuses arnaques portant sur ce qu’il est convenu d’appeler des placements atypiques…

Un peu de coeur dans vos placements

La finance durable a pour objectif de donner du sens à vos placements. Deux grands types d’investissements s’offrent à vous.

  • L’ISR : l’investissement socialement responsable consiste à intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans le domaine de l’investissement financier. L’objectif est de réaliser, sur le long terme, une performance équivalente, voire supérieure, à d’autres placements boursiers.
  • La finance solidaire :La finance solidaire investit dans des entreprises et associations (alors seulement sous forme de prêts) non cotées en Bourse démontrant une utilité effective en matière de lutte contre l’exclusion, de cohésion sociale ou de développement durable. La recherche du rendement n’est pas l’objectif premier de la finance solidaire. L’épargne salariale est l’un des principaux vecteurs de la finance durable, puisque les plans d’épargne doivent obligatoirement offrir un fonds solidaire. De nombreux gestionnaires proposent également un fonds ISR.

L’ISR, pour conjuguer éthique et rendement

L’ISR prend en considération la notion de développement durable dans les placements financiers, en intégrant dans les stratégies d’investissement plusieurs critères non financiers. Voici ses principales approches.

  • Les fonds ESG : Ils sélectionnent les entreprises aux meilleurs pratiques en matière de développement durable.
  • Les fonds d’exclusion : Ils excluent certains secteurs jugés risqués en matière environnementale ou sociale (OGM, nucléaire, armement, jeu, tabac…).
  • Les fonds thématiques : Ils investissent dans des entreprises ou des secteurs liés au développement durable tels que les énergies renouvelables, l’eau, la santé ou plus généralement, le changement climatique. Avant d’investir, comme pour tout placement, posez-vous quelques questions : Quels sont les frais du produit proposé ? Quel est le niveau de risque ? Quelle est la durée d’investissement recommandée ?

Trois labels bien identifiables

  • Le label ISR : Soutenu par les pouvoirs publics, et en particulier par le ministère des Finances, et encadré par un comité composé de toutes les parties prenantes, ce label identifie les fonds investissant dans des entreprises aux pratiques responsables en matière environnementale, sociale et de bonne gouvernance. Pour qu’un fonds obtienne le label ISR, la part des émetteurs analysés ESG dans le portefeuille du fonds doit être durablement supérieure à 90 %.
  • Le label TEEC : Créé à l’initiative du ministère de la Transition écologique et solidaire, le label Transition énergétique et écologique pour le climat permet d’identifier les fonds d’investissement qui financent l’économie verte, et exclut ceux à destination des entreprises opérant dans le secteur nucléaire et les énergies fossiles.
  • Le label CIES : Ce label, délivré par le Comité intersyndical de l’épargne salariale, atteste que les gammes de fonds proposés dans le cadre du dispositif de l’épargne salariale intègrent des critères ESG dans leur gestion.

La finance solidaire, pour donner du sens à son épargne

La finance solidaire regroupe les formes d’épargne orientées vers le financement d’activités qui ne sont pas immédiatement rentables, mais qui sont utiles d’un point de vue social et environnemental. Il y a deux démarches distinctes pour devenir un épargnant solidaire actif : l’investissement solidaire (en direct ou via  des fonds d’investissement) et l’épargne de partage (livrets, assurance vie, fonds).

Une fiscalité spécifique : Deux types d’investissement offrent un avantage fiscal. L’épargne de partage : elle consiste, pour un épargnant, à faire don de tout ou partie des revenus de son placement à une œuvre  d’intérêt général à caractère philanthropique, social, humanitaire, environnemental… Ce don ouvre droit à une réduction d’impôt (66 % ou 75 % de la somme donnée). L’actionnariat solidaire : l’investissement en direct dans une entreprise solidaire ouvre droit à une réduction d’impôt sur le revenu (18 %) avec obligation de rester investi cinq ans minimum. L’investissement à travers des fonds (dans l’épargne salariale par exemple) n’offre pas cet avantage spécifique.

Le label Finansol : Depuis sa création en 1995, l’association Finansol a pour objet de promouvoir la solidarité dans l’épargne et la finance. Le label Finansol, créé en 1997, sélectionne des produits de placement selon des critères de solidarité, de transparence et d’information. Les fonds solidaires sont des fonds « 90-10 » : 10 % sont investis dans des entreprises non cotées à forte utilité sociale (acteurs de la finance solidaire). Les 90 % restants sont investis librement. Toutefois, pour les fonds labellisés par Finansol, la partie « Investissement classique » doit obligatoirement être affectée à des fonds ISR. Dans le cadre de l’épargne salariale, il est possible d’opter pour un fonds d’investissement solidaire. Qu’il s’agisse du PEE ou du Perco, il est obligatoire d’avoir accès à ce type de supports. L’épargne salariale représente une part importante de l’encours total.

 

 

L'AUTEUR

Pascale MICOLEAU-MARCEL

Pascale Micoleau-Marcel est déléguée générale de La finance pour ...

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