Dix chefs-d’oeuvres majeurs de la littérature mondiale
21 août 2019 COLLECTION POUR LES NULS
Notre sélection renvoie à dix oeuvres qui sont présentées dans Les Chefs-d’oeuvre de la littérature mondiale pour les Nuls. Cette liste est évidemment une possibilité parmi beaucoup d’autres ; elle est une suite de « pistes » à suivre… Elle comporte deux oeuvres de « littérature d’idées » avec Platon et Érasme ; six oeuvres romanesques avec Cervantes, Victor Hugo, Dostoïevski, Mark Twain, Virginia Woolf et Gabriel Garcia Marquez ; une oeuvre théâtrale avec Shakespeare ; et une oeuvre poétique avec Arthur Rimbaud.
1. Apologie de Socrate, Platon
Platon rapporte la manière dont Socrate s’est défendu devant ses accusateurs lors de son procès.
2. Éloge de la folie, Érasme (1511)
Surnommé « Le Prince des humanistes », Érasme révèle dès les premières lignes de son ouvrage sa double force : profondeur de la réflexion associée à un humour constant qui met toujours en perspective l’axe central du discours : comprendre et faire comprendre pour rendre meilleur l’être humain et la société.
3. Le Roi Lear, William Shakespeare (1606)
D’un côté, le sentiment paternel d’un roi, de l’autre, le sentiment filial d’une jeune fille pour son père, et entre les deux, la violence des préjugés et des arrivismes. Le conflit se déroule dans une cour royale, mais derrière la pompe monarchique, c’est la tragédie des sentiments que Shakespeare met en scène dans son œuvre théâtrale.
4. L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, Miguel de Cervantes (1605-1615)
Un héros, Don Quichotte, chevalier errant aussi bien intellectuellement que physiquement, son cheval Rossinante (un chevalier a toujours un cheval !), le valet Sancho Panza, dévoué, intéressé et muni parfois de la sagesse qui fait défaut à Don Quichotte, sa monture, un baudet, et toute une société découverte au cours de leur périple.
5. Les Misérables, Victor Hugo (1864)
Le roman a commencé avec Jean Valjean, il s’achève avec lui : juste avant de mourir, il retrouve les deux êtres qu’il aime : Cosette, qu’il a sauvé lorsqu’elle était enfant, et son mari Marius, qu’il a également sauvé sur une barricade lors d’une émeute en 1832.
6. Crime et châtiment, Fiodor Dostoïevski (1886)
Dostoïevski raconte la douleur psychologique du héros assassin Raskolnikov, qui a tué une usurière et vit dans l’obsession de son geste ; dès lors, il recherche dans sa propre dénonciation à la police à sortir de l’engrenage oppressant où il survit : le crime apparaît comme l’élément à faire disparaître en trouvant un châtiment suffisamment fort pour le réduire (le bagne en Sibérie), voire l’effacer, et retrouver ainsi l’accès aux autres et à l’amour de Sonia Semionova, une prostituée.
7. Les Aventures de Huckleberry Finn, Mark Twain (1885)
Vers la fin du XIXe siècle, la société nord-américaine est déchirée par la question de l’esclavagisme : le roman de Mark Twain se situe dans les années 1840, deux décennies avant la guerre de Sécession (1861-1865) durant laquelle s’affrontent les États-Unis d’Amérique (« l’Union »), dirigés par Abraham Lincoln, et les États confédérés d’Amérique (« la Confédération »), onze États du Sud sécessionnistes, dirigés par Jefferson Davis. Le roman est publié deux décennies après la fin de cette guerre civile, comme une sorte d’alerte, de mise en garde, sur les travers d’une société où le bien et le mal étaient mélangés, voire inversés, sans vergogne. Évidemment, en 1885, même si les esclavagistes ont officiellement perdu, rien n’est encore réellement changé dans les mentalités. Le narrateur du roman, le jeune Huckleberry Finn, se débat dans cette société et lutte pour des valeurs positives en compagnie de son ami, Jim, un esclave échappé.
8. Poésies complètes, Arthur Rimbaud (1895)
Le jeune Rimbaud n’a pas encore 17 ans lorsqu’il adresse, le 15 mai 1871, ce courrier à son ami Paul Demeny, un écrivain et éditeur parisien. Se démarquant du romantisme ambiant, Rimbaud expose sa démarche poétique. Reprise dans le recueil sous le titre de la Lettre du Voyant, elle exprime sa différence « rimbaldienne » en exposant sa propre quête de la poésie : il veut se faire « voyant », par un « long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ».
9. Mrs Dalloway, Virginia Woolf (1925)
La complexité de l’être dans sa compréhension de l’autre mais aussi de lui-même anime la narration dans ce roman ; Virginia Woolf nous invite dans les méandres psychologiques d’un personnage féminin qui lui ressemble étrangement.
10. Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez (1967)
Pour comprendre d’emblée, l’écriture de Gabriel Garcia Marquez, on peut prendre l’image de la création d’un tissu : le fil de chaîne, placé dans le sens de la longueur, équivaut à la mise en place de la réalité dans le récit romanesque, tandis que le fil de trame vient, dans le sens de la largeur, insérer le fantastique, le merveilleux. Cet entrecroisement donne le tissu chez le tisserand et le roman chez Marquez. Pour l’écrivain, cela met à distance sans l’ignorer un réalisme réducteur et ouvre sur un monde où l’irrationnel n’est pas perçu comme une étrangeté, mais comme un élément réel du quotidien.