10 anecdotes sur le Judo par Lucie Decosse

26 août 2019 COLLECTION POUR LES NULS

Pour ne pas s'ennuyer entre deux combats pendant ce championnat du monde de judo 2019, on vous partage les 10 anecdotes sur le judo de Lucie Decosse (Championne olympique de judo en 2012, triple championne du monde, quadruple championne d’Europe et double championne du monde par équipe).

 

1. Étrange surpoids

« Double champion du monde, Arash Miresmaeli était LE favori dans la catégorie des -66 kg à l’occasion des Jeux olympiques d’Athènes, en 2004. Le porte-drapeau de la délégation iranienne a pourtant été disqualifié avant même son premier combat, et pour cause : il affichait un surpoids de 5,5 kg au moment de la pesée. Une manière d’éviter d’affronter l’Israélien Ehud Vaks, son adversaire du premier tour, alors que les tensions entre l’Iran et Israël étaient des plus vives. Certains éléments pouvaient en effet laisser penser qu’il s’agissait là d’un “boycott” motivé par des raisons politiques. Après avoir mené son enquête, la FIJ n’a finalement rien reproché à Miresmaeli, qui a été accueilli tel un héros national à son retour au pays. »

 

2. Régime express

« Pour les Jeux d’Athènes de 2004, la Fédération a choisi de sélectionner Larbi Benboudaoud en -66 kg. Pas de chance pour Benjamin Darbelet, sacré champion d’Europe dans cette catégorie un an plus tôt et qui a hérité d’une place en -60 kg. Accompagné par une diététicienne, le super-léger français a perdu 14 kg en l’espace de quatre mois seulement (son poids de corps était de 74 kg). Éliminé au deuxième tour par Choi Min-ho (champion du monde en titre), il a ensuite repris 12 kg en seulement vingt-quatre heures ! Quatre ans plus tard, à Pékin, Benjamin a pu donner la pleine mesure de son talent en -66 kg et s’est paré d’une médaille d’argent. »

 

3. Solidarité franco-arménienne

« En 1988, un terrible séisme a causé la mort de dizaines de milliers de personnes en Arménie. Lors d’une vente aux enchères organisée en soutien aux sinistrés, Bernard Tchoullouyan, judoka français d’origine arménienne vice-champion du monde en 1979, troisième aux Jeux olympiques de 1980 et champion du monde en 1981, a décidé de faire don de ses médailles et de son judogi. C’est le chanteur Charles Aznavour en personne qui a racheté le tout. Avant de le lui redonner le soir même. »

 

4. Joie fatale

« Vainqueur de Larbi Benboudaoud en place de 3 du Tournoi de Paris-Bercy en 2004, Joao Pina n’a pas pu retenir sa joie. Complètement euphorique, il a retiré sa veste de judogi et s’est mis à sauter dans tous les sens, torse nu, au milieu de l’aire de combat. Une attitude qui n’a pas du tout plu à la FIJ, dont le code d’éthique exige notamment modestie et contrôle des émotions de la part de chaque combattant. Pina n’a pas échappé à la sanction et a été privé de podium. »

 

5. Les origines d’Ilias Iliadis

« Devenu le plus jeune champion olympique de l’histoire du judo masculin (-81 kg) en 2004, Ilias Iliadis n’est pas né sur le territoire grec, mais en Géorgie. À l’origine, son nom était d’ailleurs Jarij Zviadauri. Fuyant son pays natal, qui traversait alors une crise économique et sociale causée par l’éclatement de l’URSS en 1991, le jeune Géorgien est arrivé en Grèce à l’âge de 14 ans. Pour l’anecdote, son cousin Zurab Zviadauri a été sacré champion olympique (-90 kg) la même année que lui. »

 

6. Chefs d’État, acteurs… et judokas !

« Quel est le point commun entre Theodore Roosevelt (26e président des États-Unis d’Amérique), Harry Roselmack (journaliste et animateur de télévision), Alexandre Devoise (animateur de radio et de télévision), Robert Hue (ancien président du Parti communiste français), Patrick Ollier (ancien président de l’Assemblée nationale) Thierry Dusautoir, Fabien Pelous (anciens capitaines du XV de France), Thierry Marx (chef étoilé), Vladimir Poutine (président de la Fédération de Russie), Nicolas Sarkozy (ancien président de la République française), Thomas Pesquet (spationaute), le prince Albert II de Monaco, Vincent Lindon (acteur) et Laetitia Casta (actrice et mannequin) ? Ils ont pratiqué – ou pratiquent toujours – le judo ! Vladimir Poutine est même 8e dan. »

 

7. Ronda Rousey, la médaille olympique avant le cinéma

« Vous l’avez peut-être vue dans Expendables 3, où elle donne notamment la réplique à Sylvester Stallone et à Jason Statham. Mais avant de devenir actrice, Ronda Rousey a mené une carrière de judokate de haut niveau. Elle a même pris place sur la troisième marche du podium des -70 kg lors des JO de Pékin, en 2008. L’année précédente, Gévrise Émane l’avait battue en finale des mondiaux de Rio de Janeiro. Désormais, l’Américaine est surtout connue pour ses résultats en arts martiaux mixtes (MMA) et s’est même mise au catch ! »

 

8. Cyril Jonard, un champion qui force le respect

« Cyril Jonard possède le plus beau palmarès du judo handisport français, et peut-être même l’un des plus fournis de la FFH. C’est simple, le Limougeaud a tout gagné : champion paralympique, septuple champion du monde, double champion d’Europe, champion de France à maintes reprises… Ce qui m’impressionne le plus, c’est que Cyril est le seul combattant handisport 6e dan. Et jusqu’au 5e dan, il a passé tous ses grades avec des valides, malgré son handicap (il est sourd et malvoyant) ! »

 

9. Record du monde

« Le Britannique Ashley McKenzie (-60 kg) et Virgile Pavia (le frère d’Automne) sont entrés dans le Guinness World Records en mai 2018. Sous les yeux du jury et devant les caméras de la BBC, les deux hommes ont battu le record du nombre de nage-komi en une minute avec un total de… 41 chutes ! McKenzie (Tori) et Pavia (Uke) ont dû se plier à des règles bien précises : effectuer à chaque fois la même technique et ne pas sauter au moment de la projection. Je dois dire que ce record m’a laissée bouche bée. J’ai surtout eu une pensée pour celui qui s’est fait projeter 41 fois en l’espace d’une minute ! »

 

10. L’amitié, le plus pur des sentiments humains

« Ayumi Tanimoto, c’était MON adversaire. Elle est double championne olympique en -63 kg. Je l’ai battue trois fois sur les rendez-vous mondiaux, mais j’ai perdu contre elle en finale des JO en 2008, avant sa retraite. Nous nous entraînions parfois ensemble, mais nous ne nous parlions quasiment pas malgré un grand respect mutuel. Ayumi a basculé vers une carrière d’entraîneure avant moi. Je l’ai revue pendant que j’étais encore compétitrice, et nous sommes devenues amies. Aux mondiaux de 2013, ma défaite en place de 3 a marqué la fin de ma carrière. Ayumi m’attendait dans les tribunes et pleurait autant que moi. Elle m’a dit que je pouvais être fière de ce que j’avais accompli, et cela m’a énormément touchée. » Lucie Decosse

 

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