Correction de la Dictée Pour les Nuls de Paris 2018

Dictée pour les Nuls, salon Livre Paris, samedi 17 mars 2018

 

Quoi l’aïeul ? Qu’est-ce qu’il a l’aïeul ?

 

Voilà mille trente et un ans, en neuf cent quatre-vingt-sept, dans l’édifice cathédral de Noyon, Hugues Capet recevait des mains d’un archevêque les insignes choisis pour qu’il devînt roi des Francs : les régalia sacrés.

La même année, à deux mille cinq cents kilomètres à l’est de Paris, dans la ville de Kiev, le grand-prince Vladimir Ier au truculent bagou épousait la sœur de deux empereurs byzantins, Anna. C’était la seule femme qui, selon lui, rassemblât autant de qualités que les quelque huit cents volubiles concubines desquelles il se séparait.

Kiev fut, dès l’an neuf cent, la halte favorite des Scandinaves qui, descendant le fleuve Dniepr, allaient échanger leurs ambres jaune mordoré jusqu’à la mer Noire, chez les Byzantins, contre des pièces de soierie, ivoire et carrées, de l’or et du miel. Ces rameurs d’eau douce, nommés « rus » dans leur langue, ont donné leur nom à la Russie.

 

Fin pour les juniors

 

Revenons à Vladimir. On sait qu’avant Anna s’étaient succédé dans ses amours multipliées force jeunes élues, dont l’une donna naissance au nouveau grand-prince de Kiev. Celui-ci épousa une princesse suédoise aux yeux mauves. Trois nouveau-nées à la chevelure auburn et cendrée égayèrent bientôt leur ménage. À la plus belle qui fût échut le prénom Anne.

Pendant ce temps, Hugues Capet et son épouse Adélaïde, après avoir rangé les régalia, s’étaient empressés d’assurer leur postérité au sein de leur royaume. Robert fut le prénom de leur seul garçon qui lui-même engendra un fils sur la tête duquel fut déposée, lors de son sacre en 1027, la couronne à spinelle purpuracé, aux rubis corallins et rubescents : Henri Ier.

Et qui donc épousa Henri à l’apogée mérité de sa gloire en 1051 ? Vous le devinâtes à l’instant : Anne de Kiev, de sorte que tous les rois de France jusqu’au dernier, depuis cette reine russe, ont pour aïeul Vladimir Ier !

Étonnant, non ?

 

Jean-Joseph Julaud

 

Phrase-torpille Paris 2018 écrite par Julien Soulié :

Deux choses à avoir retenues sur les popov, outre Akhmatova et Soljenitsyne ? Les zemstvos, le Soviet suprême ? Les kalachnikovs acheté(e)s quelques tchervontsy par des komsomol(e)s dures, fruits verts aux agit-prop pommées ? Ou le monastère des Grottes, exarchat altier pour amoureux de laure(s) blanc et jaune et – plût aux culs-bénits qu’on m’absolût céans ! –  plein de popes hautains ? Oui-da, j’ois déjà vos non russes, à savoir des niets !