10 pièges courants à éviter en langue française

02 janv. 2019 Collection Pour les Nuls

Quelques erreurs concernant à la fois l’orthographe de certains mots et leur emploi reviennent très souvent. Cet article vous propose des astuces simples pour les éviter !

 

1. Quand verbe et nom se ressemblent : savoir s'il y a un E ou pas à la fin du mot

Vous ne confondrez plus certains verbes terminés par -ER au présent et au singulier (il calcule ) avec le nom commun correspondant (le calcul).

Vous pouvez mettre la phrase au passé ou changer de personne ? C’est un verbe, écrivez E à la fin :

  • Il  désire  réussir plus que tout  car Il  désirait  réussir  ou Nous  désirons  réussir.

Sinon, c’est le nom commun, n’écrivez pas de E :

  • Il brûle de  désir  (on peut dire un désir, le désir)

Si c’est le verbe que vous employez, vous devrez doubler le L final :

  • un conseil il conseille
  • un détail il détaille
  • un sommeil il sommeille
  • un travail il travaille

 

2. Quand mettre un S à personne ?

Vous accorderez le nom PERSONNE : une personne, des personnesC’est simple, ce nom a toujours un sens positif et veut dire que des gens sont bien présents !

  • Les différentes personneque tu rencontreras là-bas t’aideront à coup sûr !

Vous ne l’accorderez jamais quand il a un sens négatif et qu’il signifie « aucun individu » (c’est un pronom) :

  • Personne ne me parle jamais !

Pensez à conjuguer votre verbe à la 3e personne du singulier.

 

3. Quand enlever la voyelle finale d’un mot ?

Vous devez parfois supprimer la voyelle finale d’un mot, quand le mot qui suit commence par une voyelle (l’attention,  l’exemple,  l’investissement) ou par un H muet (l’habitude,  l’humour). Vous remplacerez cette voyelle par une apostrophe dans les cas suivants :

  • pour LA ou LE (déterminant ou pronom) : l’habit,  l’harmonie, il  l’attend.
  • pour le E de CE, DE, JE, LE, ME, NE, TE, SE et QUE : J’aime  qu’il  soit si humble.
  • pour le E de JUSQUE, LORSQUE, PARCE QUE, PUISQUE, QUOIQUE :Je t’attends  jusqu’à  la demie.  Vous n’enlèverez jamais le E de PRESQUE, sauf dans presqu’île, quelqu’un  et quelqu’une.
  • pour le I de SI lorsqu’il est devant IL ou ILS : S’ils  sont mécontents, ils n’ont qu’à venir me voir.
  • pour les pronoms de la 1re et de la 2e personne du singulier devant EN et Y (dont moi  et toi) : Parle  m’en  demain, chez Lucas, je  t’y  retrouverai.

N’enlevez pas la voyelle finale de ces mots :

  • devant un H aspiré : la haine,  le hasard,  la honte.
  • devant la lettre Y prononcée « ILL » : le yaourt,  le yoga.
  • pour ces quelques mots : la énième, la ouate, le onze, le onzième, le oui, le un, la une.

Devant les noms propres, vous avez généralement le choix :

  • Voici ce  qu’Aurélie m’a révélé  ou Voici ce  que Aurélie m’a révélé.

 

4. Quand accorder POSSIBLE ?

Vous accorderez POSSIBLE avec un nom pluriel lorsqu’il est adjectif et qu’il signifie « réalisable, imaginable » :

  • Explique-moi quelles sont les solutions  possibles.

Vous ne l’accorderez jamais avec LE PLUS… ou LE MOINS… même si vous l’employez avec un nom au pluriel :

  • Tu dois faire  le plus  d’efforts  possible.

Vous pourrez ou non l’accorder avec LES PLUS… ou LES MOINS… :

  • Vos analyses devront être  les plus  justes  possible(s).

 

5. Choisir sans erreur le singulier ou le pluriel après SANS

Il n’y a pas de règle précise pour savoir quand utiliser le singulier ou le pluriel derrière SANS : une maison sans jardin, un écrit sans ratures.

Pour trancher, remplacez SANS par son contraire AVEC. Le déterminant vous renseignera :

  • un gâteau avec  des  oeufs  donc un gâteau sans  oeufs.
  • un thé sans  du  sucre  donc un thé sans  sucre.

Vous utiliserez toujours le singulier quand SANS est employé avec crainte, délai, encombre, espoir, exception, pareil, raison, rancune  ou  suite :

  • Je vous veux tous prêts demain à l’aube  sans exception  !

Pour quelques expressions, vous n’avez pas le choix :

  • Utilisez toujours le singulier pour sans doute, sans façon, sans faute.
  • Utilisez toujours le pluriel pour sans enfants.

 

6. Savoir employer le singulier ou le pluriel après DE

Vous utiliserez le singulier après DE : Quand vous ne pouvez pas compter ce qui suit DE :

  • une sculpture de  sel, le ballon d’or, des larmes de  joie, un terrain de  camping

Vous utiliserez le pluriel après DE :

  • Quand vous ne pouvez pas mettre le mot qui le suit au singulier : un lieu de  vacances.
  • Quand il est suivi d’un nom pluriel que l’on peut compter : un monceau de  billets, un tas de  pierres.

Vous aurez le choix dans les autres cas :

  • une purée de châtaigne(s), de la crème de marron(s).

(On peut comprendre faite avec DES châtaignes/ marrons  ou  faite avec DU marron/DE LA châtaigne).

 

7. Bien écrire la PLUPART

La PLUPART vous permet de désigner « la plus grande partie de », qu’il accompagne un nom ou qu’il le remplace :

  • Maintenant, je connais la plupart  des règles d’orthographe ; lis ce livre, tu en connaîtras aussi  la plupart  (= la plus grande partie des règles)

 

8. ESPÈCE DE… !

Même si vous parlez d’un mot masculin, vous écrirez toujours UNE espèce de… car espèce est un nom féminin :

  • Il est venu avec  une espèce  de déguisement étrange.

Vous ferez de même pour une façon de, une manière de, une sorte de :

  •   une  sorte de grand échalas.

Vous mettrez en revanche toujours un déterminant masculin pour un genre de, un type de  : 

  • un  genre de bonne femme…

 

9. Une lettre change tout !

Ne confondez pas :

  • un homme  sensé  (= raisonnable) et un homme  censé  obéir aux lois (=supposé).
  • un  différend  entre deux personnes  (= un conflit) et des goûts  différents  (= qui ne sont pas les mêmes).
  • un homme  gai  (= joyeux) et un homme  gay (= homosexuel).
  • le  fonds  de pension  (= le capital) et le  fond  de votre poche  (= la limite, le bas).
  • le  parti  [nom masculin] pour lequel vous votez  (= le regroupement politique, la position que l’on adopte, l’avantage que vous retirez), et la  partie  [nom féminin] de tennis que vous jouez  (= le morceau de). Pensez-y pour les expressions prendre parti, un parti-pris, mais prendre à partie  !

 

10. AVOIR L’AIR… beau ou belle ?

Si AVOIR L’AIR signifie « paraître, sembler », vous accorderez l’adjectif qui suit avec le sujet :

  • Ces jardins ont l’air  entretenus(= ils semblent entretenus)

Si AVOIR L’AIR signifie « avoir une expression », vous accorderez l’adjectif avec AIR, au masculin singulier :

  • Elle a l’air  heureux

Les Clés de la langue française pour les Nuls, Grand format

à piedà piedsen baladeen balladebleus-vertsbleu-vertmême, tel, tout, quelquesuccédésuccédées

L'AUTEUR

Jean-Joseph JULAUD

Jean-Joseph Julaud est la figure emblématique du « savoir ludique » aux Editions ...

Voir la biographie

Les livres

Découvrez également